Le blé américain retient l'attention
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Les négociations commerciales qui viennent de s'ouvrir entre l'Union européenne et les Etats-Unis ont de quoi être tendues au sujet de l'agriculture après la découverte de blé OGM dans un champ de l'Oregon. Même si « a priori, ce blé n'est pas rentré dans les circuits de commercialisation », selon Olivia Le Lamer, chef de l'unité « Grandes cultures » à FranceAgriMer, le Japon a immédiatement annulé un appel d'offres pour l'achat de blé américain et la Commission a recommandé aux Etats membres de faire des analyses systématiques sur les cargaisons de blé en provenance des Etats-Unis.
Un surcroît de précaution pour cette catégorie de blé dit « white ». Car les chiffres le montrent : sur les six dernières années, ce sont en moyenne seulement 850 t/an de ce blé blanc américain qui ont été importées (de 0 à 3 000 t), et en général par les pays scandinaves. Par exemple, cette campagne, la Suède en a importé 800 t. Au contraire, l'Europe (surtout l'Espagne) est plutôt demandeuse de blé à haute teneur en protéines qu'est le Hard Red Spring. Mais en raison des difficiles semis de printemps aux Etats-Unis, cette classe HRS est mal en point dans le principal Etat producteur, le Dakota du Nord, qui contribue à près de 50 % de la production américaine de blé de printemps. Pour Olivia Le Lamer, « cela pose la question de la prime à la protéine du blé, car on s'achemine vers une récolte de blé HRS plutôt faible, qui est la deuxième catégorie la plus vendue par les Etats-Unis (plus de 5 Mt), après le Hard Red Winter. » En Europe, ce sujet de la protéine inquiète aussi car le land de Saxe-Anhalt, région de culture des blés allemands les plus protéinés, est le plus concerné par les récentes inondations. Même si les dégats ne toucheraient que 20 000 à 30 000 ha de céréales dans toute l'Allemagne.
Renaud Fourreaux
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